Prospection - Inventaire thématique
Bois de la Braconne
GEOLOGIE - BRACONNE
Le site se situe au Nord Est de l'unité géographique nommée
"bassin aquitain"
Succinctement
nous distinguerons trois formations géologiques:
- un socle cristallin plus ou moins profond mais qui affleure
un peu plus à l'Est, par exemple entre St Claud et Confolens,
mais ne concerne pas le site et nous n'en parlons que pour
mémoire.
-des dépots calcaires qui marquent majoritairement le secteur.
On les date de l'ére Secondaire et plus précisément de l'étage
du Jurassique supérieur (de 130 à 150 millions d'années )
- sur les parties hautes on observe des dépots meubles, datés
de la fin de l'ére Tertiaire et plus précisément de l'étage du
Pliocéne.
Les dépôts calcaires
Tous les travaux de terrassement ( routes, anciennes carriéres
etc ) montrent de nombreux affleurements de calcaires.
On peut constater qu'au Nord du site, ce sont des calcaires
lithographiques à grain fin ( d'ou leur nom ) se débitant en
plaquettes plus ou moins épaisses appelées localement platin.
Certains géologues les rattachent au Séquanien à faciès
Rauracien, formations mieux connues, ailleurs, dans le Nord du
département.
Au Sud du site, et sans doute sur une surface plus étendue que
la précédente formation, on rencontre des calcaires graveleux,
plus ou moins oolithiques, avec de nombreux fossiles (polypiers,
gastéropodes, lamellibranches etc ). Ces calcaires représentent
le Jurassique sensus stricto. Leur manque d'homogénéité fait que
leur dureté est variable tout en étant considérés comme
globalement très résistants.
Mais comment ne pas remarquer ici ce qui fait l'intérêt de ce
secteur : la présence de phénomènes karstiques. On ne va pas
revenir sur le mode de mise en place de ces réseaux karstiques.
De nombreuses publications l'expliquent. Localement nous
citerons de nombreuses pertes des cours d'eau locaux tels le
Bandiat, la Touvre, la Bonnieure mais aussi leur résurgence,
celle de la Touvre, une des plus importantes de France, étant la
plus connue.
A ce réseau karstique, il faut associer la présence de
nombreuses dolines (ou avens) qui localement sont nommées
"fosses". On en a récence une quinzaine dont les plus
spectaculaires et, par là, les plus connues portent les noms de
"grande fosse", "fosse limousine", "fosse mobile". Mais du fait
de leur verticalité, ces excavations n'ont pu constituer des
refuges pérennes pour les humains, sauf des abris temporaires,
ce qui n'a pas été prouvé à ce jour.
Les dépôts du Tertiaire
Ce sont des dépôts du Pliocène datés de 2 à 6 millions d'années
et constitués globalement par des argiles sablo-limoneuses à
galets siliceux.
Ils proviennent du démantèlement des massifs cristallins tout
proches qui constituent aujourd'hui le Massif Central. Ils ont
été apportés par de puissantes "nappes de charriage" et se sont
déposés sur le calcaire jurassique déjà en place.
L'érosion qui a affecté aussi bien le substratum calcaire que
ces nouvelles couches meubles a fait que celles-ci ne subsistent
que sur les parties hautes du secteur, avec parfois des
épanchements sur les flancs des vallées nouvellement formées.
On comprend alors que du fait de la diversité des roches
cristallines originelles, leur lente migration permise par une
forte saturation hydrique, puis leur mise en place par gravité,
il s'est fait un grano-classement de ces matériaux. Si parfois
on peut trouver un mélange de ces argiles, limons, sables,
galets, on peut aussi rencontrer localement des niches
essentiellement argileuses pour la poterie et la céramique, des
sables pour la verrerie et des galets siliceux pour la
fabrication d'outils lithiques.
D'ou l'intérêt de ces dépôts pour les hommes de la Préhistoire
mais aussi pour leurs descendants.
Guy Roger
Guy Roger - Président de l'Association ARECA
16410 - Garat - Juin 1992
-- Visa de contrôle - préfets de région : Poitou Charente :
1993-A416 Aquitaine : 1996-A862
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