
ROGER roger Vignal VIGNAL vignal Desthomas desthomas garat GARAT
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Le monde de l'olfaction "Canine"
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SOMMAIRE
La discipline "Recherche Utilitaire"
|
● Introduction. |
P 05 |
● Objectif documentaire
|
P 06 |
● Présentation de la
Recherche Utilitaire dite "RU" |
P 06 |
● Principes de la
"Recherche Utilitaire" |
P 07 |
Les odeurs |
● La trace |
P 10 |
● Evolution de la trace |
P 10 |
● Les modifications
structurelles de l'odeur |
P 11 |
● Les déplacements
mécaniques des molécules odorantes |
P 12 |
Le vent
et les odeurs
|
● L'odeur versus fumée
|
P 17 |
● L'incidence du vent |
P 17 |
● L'absence de vent
|
P 17 |
● Le vent léger
|
P 18 |
● Le vent fort |
P 18 |
● Le vent dans les bois
|
P 18 |
● Le vent et les zones
humides |
P 19 |
● Le vent et les zones
dégagées |
P 20 |
● Le vent intermittent et
turbulent |
P 21 |
● Le vent dans les zones
urbanisées |
P 22 |
Le
chien |
● Les facultés olfactives
du chien |
P 23 |
● L'acuité olfactive chez
le chien |
P 23 |
● La valence des odeurs |
P 23 |
● La valence du référent
dans la mémoire du chien |
P 24 |
● La lecture lors les
changements d'assises |
P 24 |
● Méthode de recherche
d'une odeur par le chien |
P 26 |
● La recherche du chien |
P 27 |
● La lecture d'une trace
au sol |
P 27 |
● La lecture d'une trace
aérienne |
P 28 |
● L'apprentissage du
chien |
P 29 |
● Quels sont les chiens
qui peuvent faire de la recherche ? |
P 32 |
Le "conducteur" |
● Les entraînements |
P 34 |
● Les exercices |
P 35 |
● Comportements du
"conducteur" |
P 35 |
● Les difficultés de la
discipline |
P 41 |
● Les avantages de la
discipline |
P 42 |
● Les stages de RU |
P 43 |
● Les épreeuves de RU |
P 44 |
● Matériels |
P 46 |
L'aire de
départ
|
● L'aire de départ |
P 47 |
● Le placement du chien
dans l'aire de départ |
P 48 |
● Petites astuces avant
et dans l'aire de départ |
P 48 |
La
Motivation |
● Le manque de motivation |
P 49 |
● La mise en place d'un
protocole de motivation |
P 50 |
● L'errance du chien dans
l'aire de départ |
P 51 |
Conclusion |
● Conclusion
|
P 55 |
Documentations
|
● Texte de Pierre
Querrien
|
P 58 |
Sources & Bibliographie
& Statistiques |
● Sources, Bibliographie
et Statistiques |
P 59 |
En
préparation....
-- La rupture de recherche.
-- Concevoir une piste de recherche.
-- Les difficultés rencontrées.
-- Les pièges à éviter.
-- L'arrivée d'une piste.
-- Poser une trace en laissant le maximum de résiduels de son
odeur sur la piste.
-- Poser les objets pour favoriser la progression du chien.
-- La texture des objets et leur qualité conservatrice d'odeur.
-- Le vent et son incidence quant à la pose des objets.
-- Le vent et son incidence quant au déplacement du traceur.
LA DISCIPLINE "RECHERCHE UTILITAIRE
Introduction
Basée sur le principe de la recherche opérationnelle de personne
disparue, l’activité canine "Recherche Utilitaire", associée à
l'idée flatteuse "humanitaire", attire de plus en plus de
personnes en quête de pratiquer une activité originale de plein
air avec son chien.
De façon intrinsèque cette pratique
pourrait paraitre relativement simple puisque de fait la
première image qui en est donné est : "qu’il suffirait de suivre
son chien".
La réalité est bien plus complexe. Passé les premiers essais,
souvent prometteurs, sur un bout de chemin ou de terrain, le
futur "conducteur" de chien de recherche va très vite se trouver
confronté à un réalisme en inadéquation avec l'idée première
qu'il pouvait se faire de cette discipline. S'il est
relativement facile pour un chien de suivre une odeur au sol
et/ou dans l'environnement, il va être bien plus compliqué pour
son "conducteur" de lui faire totalement confiance et de fait
être mené par le bout du nez de son chien.
Le tandem sera d'autant plus efficace
qu'il y aura osmose entre la puissance olfactive du chien et la
transparence réfléchie du conducteur.
Pour arriver à ce résultat, le futur
"conducteur" va devoir adopter certains comportements comme :
● accepter la désobéissance positive de son chien.
● faire abstraction à ses propres raisonnements
anthropomorphiques.
● acquérir, adopter et appliquer de nouveaux réflexes de
"conduite".
● apprendre à lire son chien par une analyse rapide de ses
différents comportements pour, si nécessaire, interagir
positivement.
● appréhender en permanence l'environnement : support
indissociable d'un parcours de recherche.
● faire preuve de patience, de constance, d’abnégation,
d’humilité et bien d’autres choses….
Objectif
documentaire
A la lecture de la présentation de cette activité cynophile,
certains lecteurs peuvent discerner un désagréable hiatus entre
la présentation des bases théoriques structurées et l’aspect
"recette de cuisine" qui préside souvent à la pratique de cette
discipline.
Le présent texte n’a aucune prétention, il se veut juste une
vulgarisation de données techniques qui brossent le décor dans
lequel évolue le chien en recherche. Si toutefois, par souci de
clarté, certains paragraphes peuvent apparaitre caricaturaux ou
incomplets, la bibliographie permettra aux lecteurs intéressés
de compléter utilement ce rapide tour d'horizon.
Présentation de la "Recherche Utilitaire" dite RU
La recherche de personnes disparues dite "Recherche Utilitaire"
s'inscrit dans le cadre des activités cynophiles d'utilisation
auprès de la Société Centrale Canine. Cette activité est placée
sous l'autorité de la CUN-CBG. Un groupe de travail dit "GTRU"
en assure sa mise en application et son contrôle en regard d'un
règlement spécifique. (Règlement des épreuves de Recherche
Utilitaire).
La pratique de cette activité est ouverte à tous les chiens LOF
et non LOF en possession d'une licence d'utilisation en cours de
validité, rattachée soit à un club canin accrédité, soit à une
régionale canine. Le "conducteur" autorisé à conduire le chien
doit en être le propriétaire ou posséder une licence dite
"licence conducteur". Le chien doit également posséder le CSAU
(certificat de sociabilité et d'aptitude à l'utilisation).
Des épreuves de Recherche Utilitaire sont régulièrement
organisées sur le territoire français par des clubs canins
d'utilisation. Elles se déroulent généralement durant un WE et
proposent des niveaux allant du brevet au niveau 3.
Principes
de la "Recherche Utilitaire"
Le principe est simple. Une
personne s'égare volontairement sur une certaine distance (entre
750m et 2000m) dans des zones aussi bien rurales qu'urbaines.
Après un certain délai un chien grâce à son flair devra, en
suivant approximativement le même cheminement, la retrouver et
l'identifier.
Au cours de son errance cette personne qui trace de fait une
piste que devra suivre le chien, doit:
● laisser échapper des objets de différentes natures.
● longer une ou des routes à faible circulation,
● emprunter: chemins, sentiers, layons et/ou traverser des prés,
pâtures, hameaux, villages et/ou tout espace de lieux vivants.
● franchir des obstacles et difficultés comme: carrefours,
espace boisés, buissons, fossés, passer des clôtures,
passerelles, etc.
● progresser sur différents sols : herbe, champ labouré, chemin
de terre, pierreux, goudron, ciment.
● enfin une fois au bout de son tracé, se dissimuler plus ou
moins, pour permettre au chien de la découvrir.

Le but de cette activité étant de favoriser au mieux la
progression du chien dans son niveau, les difficultés énumérées
ci-dessus seront plus ou moins cumulatives et, tout en offrant
au chien la possibilité de prendre les décisions, une piste ne
devra pas présenter pour lui des obstacles insurmontables.

Calypso, Epagneul Breton, conduite par
Céline découverte d'un objet.
Une fois cette trace dite "posée" et après
un certain délai qui va de 1h30 à 4h00, un postulant se présente
avec son chien sur le lieu proche du départ de la piste (dite
zone de départ). Après les présentations classiques auprès du
juge, il lui est présenté une personne "témoin de sa
disparition" qui devra répondre à quelques questions comme :
● donner le signalement de la personne disparue.
● expliquer les circonstances de sa disparition.
● délimiter sur le terrain une zone dans laquelle a été aperçue
la personne à retrouver.

Un Hovawart, conduit par Jean François Dubois enquête de départ
d'une piste.
Après cette enquête, le chien est mis en
présence d'un référent (objet porté par la personne au cours de
sa trace). Il va avoir comme mission de retrouver la personne
"disparue" tout en découvrant un certain nombre d'objets sur la
piste. Il dispose d'un délai variable en fonction de son niveau
(de 30 minutes à 1 heure 30).
Un juge de la SCC accompagné d'un commissaire qui connait le
tracé de la piste et l'emplacement des objets suivent le chien à
distance. Le juge assure la régularité du déroulement de
l'épreuve et, en fonction des résultats, accorde une mention ou
pas sur le carnet de travail du chien.
LES ODEURS
La trace
Une trace est une suite de
molécules odorantes qui, à partir d'une source, ont émané et se
sont déposées tout au long d'un parcours. Le chien pour
progresser vers "sa récompense" doit repérer au sol et/ou dans
l'environnement immédiat les résiduels odorants en rapport à sa
motivation première. C'est en suivant la linéarité chronologique
des odeurs liées au référent, que le chien avance vers son but.
Evolution
d'une trace
Un des critères pour qu'une molécule soit odorante réside dans
sa volatilité. C'est cette légèreté qui lui permet de s'intégrer
à la masse d'air environnante. Cette masse d'air subit des
mouvements liés aux vents et/ou aux conditions climatiques.
L'association de ces deux facteurs (légèreté et mouvement)
explique le déplacement des odeurs.

Les molécules une fois libérées dans un
milieu extérieur, ne vont pas rester statiques mais vont se
déplacer à la manière d'un fluide. Elles vont subir les
contraintes physiques et chimiques de leur environnement
immédiat dans lequel elles évoluent : se déplacer, se disperser,
se fixer sur des supports, s'accumuler dans des réceptacles, se
diluer au contact d'autres éléments, être transportées, etc.
Ces divers mouvements migratoires vont amener avec le temps leur
dissolution et donc par abaissement du seuil de perceptibilité,
leur disparition olfactive.
(loi de Fick). C'est la quantité de molécules odorantes
(concentration molaire) qui permet à n'importe quel récepteur
olfactif de réagir à une odeur. Plus cette concentration sera
élevée, plus l'odeur sera décelable.
(Daniel CabrolBass et Uwe Meierhenriche ASI Nice-Sophia Antipoli
CNRS, UMR 6001).
Une trace n'est en rien un spectre odorant homogène tout au long
d'une piste, mais une suite fragmentée de résiduels d'une odeur
présentant plus ou moins de concentration que le chien va
s'évertuer à détecter de façon chronologique pour progresser.
Les
modifications structurelles de l'odeur
Si dans un espace hermétiquement clos, une odeur peut se
conserver plusieurs
années (Uwe. J. Meierhenrich chargé de recherche au CNRS - UMR
6001 Antipolis)
le seuil de détection d'une molécule odorante laissée à
l'air libre va plus ou moins lentement disparaitre en fonction
des éléments extérieurs dans lesquels elle se trouve.
Exemples :
● le froid par concentration va ralentir sa diffusion alors que
la chaleur va favoriser sa dispersion par évaporation et donc va
amener sa disparition à plus ou moins long terme.
● un environnement humide stable comme des gouttes d'eau, une
flaque d'eau, un sol détrempé, un bassin, une mare ou un étang,
présente des qualités pour accrocher et retenir la molécule qui
s'y dépose. Au contact de l'élément liquide l'odeur se dilue en
surface comme une tâche d'huile agrandissant ainsi le spectre
odorant.

crédit photo: B. Monginoux.
● le temps établit une chronologie qui va
du plus froid au plus chaud et donne un sens à une trace.
Toutefois plus l'environnement sera ouvert, plus le temps va
contribuer à la destruction partielle à totale de la molécule
odorante.
● une molécule odorante ne se modifie pas au contact d'autres
molécules odorantes. C'est leur nombre qui va contribuer à la
rendre plus ou moins perceptible. Par l'apprentissage les chiens
de recherche de stupéfiants ou d'explosifs savent très bien par
discrimination repérer une molécule recherchée au milieu de
molécules dites "occultantes".
● enfin comme le cite Yves de Meulière
dans sa thèse de l’École vétérinaire de Maisons-Alfort sur les
Équipes Cynotechniques Sapeurs-Pompiers de
France (Ecole Nationale vétérinaire d'Alfort - année 2008)
—
Un autre élément vient encore compliquer cette structure
odorante pluraliste de la piste. En effet, la composition en
odeurs du tracé varie en fonction du temps. Ainsi, durant la
première demiheure après le tracé, l’image olfactive de la piste
se compose principalement d’essences végétales assez éphémères
et d'odeurs humaines. Par la suite, les effluves humaines
s'intensifient peu à peu pour devenir majoritaires entre la
première et la deuxième heure. Elles diminuent ensuite
progressivement, alors que commence le dégagement des odeurs de
putréfaction des débris végétaux et animaux. En fin de compte,
l'odeur végétale devient prédominante vers la quatrième heure et
le reste pendant près de vingt heures, bien qu'elle s'atténue
petit à petit. Cette variabilité a une importance considérable
dans le travail du quêteur —

Les déplacements mécaniques des molécules odorantes
Comme tout fluide en mouvement une odeur va subir des
contraintes physiques. exemples:
● l'odeur se disperse à partir du corps humain sous forme de
molécules odorantes natives. Dans cet état la molécule odorante
qui est un corps stable et homogène aura tendance, en raison de
son propre poids, à se déposer et/ou "s'accumuler" dans des
fonds. Il est dit qu'elle gravite.

crédit photo: Denis Lapointe.
● en raison des conditions climatiques
elle ne va pas rester stable et va passer par différentes
séquences comme par exemple la concentration ou
l'évapotranspiration. Il est dit qu'elle "se replie" ou "se
déplie".
● plus le sol sera humide, plus l’odeur ne va s'y conserver et
s'y concentrer.
● les périodes de grand gel ou de neige, conservent dans de
bonnes conditions les odeurs au sol. Toutefois par le fait de sa
concentration et donc de sa faible diffusion, le spectre odorant
reste étroit.
● en période de faible gel, les sols peuvent, en fonction de
multiples facteurs allant de zones abritées à zones exposées au
froid et/ou au réchauffement etc..., présenter plusieurs
températures. Ces zones se présentent comme des mosaïques
thermiques où par le fait des différents niveaux de
concentration des molécules, la rétention des odeurs y sera
hétérogène et rapidement évolutive. Ce contexte peut être
perturbant pour le chien.
● aux heures matinales peut se produite un "point de rosée". Au
niveau du sol, la vapeur d'eau passe de l'état gazeux à l'état
liquide. Pendant toute la durée de ce phénomène, l'air saturé
d'eau fixe l'odeur résiduelle sur tout support proche du niveau
du sol.
● par contre si le même support subit le phénomène
d'évapotranspiration (comme par exemple un brusque réchauffement
d'un sol avec l'apparition du soleil) la molécule aura tendance
à monter en se diffusant avec comme point extrême sa disparition
olfactive.

● le déplacement des masses d'air, comme
le vent, va contribuer au "transport" aérien des molécules
odorantes. Au cours de ces mouvements il va contribuer à
"nettoyer" ou "laver" certaines zones où se trouve cette odeur
alors que d'autres zones en seront des réceptacles cumulatifs
comme : trous, fossés, caniveaux, zones abritées du vent, etc...
Si l'humain a bien souvent du mal à appréhender les déplacements
des masses d'air et ses zones de concentration
— Pierre Gauthier, chercheur, université du Québec à Montréal,
spécialiste en olfactométrie au département des Sciences de
l'atmosphère précise : il n'existe aucune constance dans le
principe des déplacements des masses d'air — les chiens
savent très bien naviguer dans ces spectres olfactifs en
utilisant le moindre résiduel d'odeur et ce qui peut paraitre
une divagation est bien souvent une recherche.

● les fonds de vallée, qu'ils soient secs
ou humides, constituent de véritables pièges aux molécules par
le simple fait que la configuration géomorphologique y crée,
dans un espace clos, une surpression. Dans ces contextes
particuliers, que l'on rencontre souvent aux heures matinales,
l'absence de mouvement de l'air conjuguée à la pression
atmosphérique y stockent les molécules qui présentent une limite
haute franche au delà de laquelle le chien a souvent du mal à
s'extraire.

●le support géologique a une prépondérance
quant à la conservation d'une trace.
Le sable qui est un support poreux aura tendance, par effet
drainant, à faire disparaitre plus rapidement une odeur alors
qu'un support à forte rétention d'eau comme l'argile,
contribuera à une bonne fixation des odeurs.
Comme la capacité de retenir des fluides dans un substrat dépend
essentiellement de sa granulométrie, en règle générale leur
écoulement est largement favorisé en présence de supports poreux
tels que sable, pouzzolane et/ou toute roche détritique.
Antoine Iskandar, Ecole Nationale des Ponts et Chaussées -
capillarité des substratum.
● les géosols du type "tourbières" se
présentent comme des aquitards à drainage vertical encaissants
qui, associé à des émanations méthanique, présentent en surface
un panache odorant fragmenté au milieu duquel une orientation
olfactive faunique y est délicate voire négative. Même si ce
type de géosol a une portance suffisante pour supporter le
passage de la faune sauvage, la découverte en périphérie des
tourbières de zones de piégeage préhistorique , atteste qu'il
existe un contournement naturel du gibier de ses espaces.
(Ces évitements naturels des zones des tourbières permettaient
aux chasseurs du Paléolithique de "piéger" ainsi une partie de
leur ressource vivrière). Guy Roger - S.R.A Poitiers - Programme
H20 - Les anisotropies des tourbières durant l'holocène et ses
conséquences sur les passages fauniques. Vallées de la Lizonne
et de Dronne (Dordogne). S'il n'est pas rare de constater
des résultats moins probants pour les chiens qui découvrent ces
contextes géologiques. A contrario les chiens qui vont évoluer
sur des supports à forte rétention de fluide comme des sols
argilo-calcaires seront plus à laisse pour retrouver au cours de
leur prospection olfactive les résiduels référents.

en dehors des chaines de montagne récentes
le sous sol du territoire de la France comporte soit des roches
sédimentaires soit des roches cristallines. Les géosols
d'origines cristallines comme les roches volcaniques et les
roches métamorphiques comme le granit contiennent à plus ou
moins fortes concentrations des éléments sulfureux.
(Bushdid Caroline , Topin Jérémie et Golebiowski Jérôme :
Institut de Chimie de Nice, CNRS UMR 7272, Université Côte
d’Azur, France expliquent dans un rapport intitulé "Quant
l'atmosphère sent le soufre" : — Une odeur est une sensation, un
percept, tout comme une image ou un son. Elle est déclenchée par
une composition ou un composé odorant. À l’instar des images ou
des sons, certaines odeurs portent des valences positives,
d’autres négatives (Bushdid et al, 2016) —) Ce qui laisse
entendre qu'une odeur prégnante soufrée perçue par les cellules
olfactives du chien pourrait être perçue comme une odeur
aversive et activer ainsi un signal d'alerte. Il ne faut donc
pas être surpris que des chiens qui évoluent sur ces sols
puissent rencontrer quelques difficultés lorsqu'ils sont en
présence de telles molécules.
● dans le cas particulier d'une eau
courante, si le mouvement de l'eau a amené avec elle une grande
partie des molécules odorantes qui se sont déposées sur sa
surface, un important résiduel d'odeur pris par le courant va,
au cours de son transport vers l'aval, rester accroché aux
berges. Cette fixation d'odeur le long des berges est un
véritable piège pour le chien par le fait qu'elle crée, dans le
sens descendant, un chapelet d'odeur. De fait il se développe
dans le sens du courant une trace artificielle, d'autant plus
favorisée par le contexte "fond de vallée". Cela est aussi bien
valable du simple ruissellement au sol qu'avec un ruisseau ou
une rivière.

● la pluie qui tombe ne fixe pas
systématiquement les odeurs au sol. Par effet de choc une
gouttelette de pluie éclate et devient aérosol. Elle contribue
ainsi à projeter vers le haut la molécule odorante qui s'y
trouve. Toutefois comme le précise l'équipe du MIT, plus la
pluie sera légère, plus la répartition des odeurs sera forte.
exemple: l'odeur de la terre soulevée par une pluie sur un sol
sec.
(Une équipe de scientifiques du "MIT" (Massachusetts Institute
of Technology) a filmé la chute de gouttes de pluie afin de
comprendre l'origine du phénomène appelé "petrichor" (odeur
particulière que prend la terre après la pluie). On peut y voir
la goutte s'aplatir en touchant le sol avant de projeter des
bulles microscopiques dans l'air. Les chercheurs ont réalisé
leur expérience sur différents types de sols et avec différentes
vitesses de gouttes. Ils sont arrivés à la conclusion que la
propagation d'odeurs est plus importante quand le sol est
légèrement poreux et que l'intensité de la pluie reste modérée).
LE VENT ET LES ODEURS
Odeurs
versus fumée
Dans ce chapitre, l'image olfactive invisible à nos yeux, a été
traitée comme de la fumée.
Denis Lapointe* dans son intéressant article - Dispersion des
odeurs, ce que 120h de fumée m'ont appris - cite : — Avant
d’entreprendre quoi que ce soit, j’ai d’abord vérifié auprès
d’une firme d’ingénieurs experts-conseils en olfactométrie (Consumaj
& Onose) si le déplacement des odeurs dans l’air était
comparable à celui de la fumée.... Denis Choinière, directeur de
la division environnement, m’a confirmé que oui, "Bien qu’il
s’agisse de molécules différentes, la simulation avec de la
fumée reproduirait très bien la dispersion des molécules
d’odeurs dans l’air".
L'incidence du vent
Le chien a besoin de suivre une odeur de référence pour avancer.
Il cherche et trouve cette odeur dans la masse d'air qui
l'entoure, mais le vent en donnant du mouvement à cette masse
d'air déplace cette odeur. La progression du chien sur une
recherche ne sera donc pas dans la linéarité du poseur, mais
dans une suite successive de résiduels d'odeur que le vent aura
plus ou moins déplacée, plus ou moins loin de l'axe de la trace
initiale, entre les moments de la "pose de la trace" et de sa
"lecture".

L'absence
de vent
Il est très rare qu’il n’y ait pas de vent. Il existe toujours,
même de façon imperceptible, un léger déplacement d'air qui
transporte les odeurs. Comme une fumée, l’odeur se déplace en
s’agrandissant lentement et ce qui peut être considéré comme une
absence de vent est bien souvent une condition "traîtresse" qui
permet difficilement de localiser où les odeurs sont entrainées.
Le
vent léger
Un vent léger est un avantage notoire dans la mesure ou nous
pouvons cerner facilement sa direction. Toutefois, si la zone
présente beaucoup d'échappatoires, cela complique la recherche
du chien par le fait que le faible déplacement de la masse
favorise, la dissémination des odeurs sur une courte distance.
Le
vent fort
Le vent fort n’est pas un inconvénient comme il serait facile de
le penser. L’avantage du vent fort est qu’il établit une
constance directionnelle tout en réduisant le cône des odeurs.
Ce qui laisse à penser que même si l’odeur va se déplacer bien
plus loin, elle va garder une forte concentration. Même éloignée
mais fixée sur un support elle y sera moins diffuse et donc plus
facilement décelable.

crédit photo: Denis Lapointe.
Le vent
dans les bois
Par le fait qu’ils
constituent naturellement des abris, le vent a bien moins
d’amplitude dans les bois et les odeurs s’y retrouvent
prisonnières. Il n'est pas rare de constater qu'un objet posé
dans un bosquet transforme en entier ce dernier en gros objet et
dans lequel le chien a du mal à trouver une direction précise.
Cette concentration d'odeur attire le chien, qui peut avoir du
mal à s'en extraire.. Il apparait normal que plus le feuillu
sera important, plus les odeurs y seront emprisonnées.

crédit photo: Denis Lapointe.
Le vent
dans les zones humides
Les zones humides constituent des réceptacles pour les odeurs
transportées par le vent qui s'y déversent et s'y stabilisent en
étalement gravitationnel. Les chasseurs appellent ces
accumulations d'odeurs "zone de brûlage de chasse" où l'odeur
humaine s'y installe et où pendant plusieurs heures (10/18 h)
aucun gibier ne s'en approche.

Le vent dans les zones dégagées
Ce n'est qu'au niveau du sol que va se fixer et se conserve
l'image olfactive de la trace. Toutefois si le "lavage" y est
important, le moindre obstacle en planimétrie présentera un
"micro réservoir" de molécules.

Par l'effet du vent, le phénomène "venturi" qui forme, des
accumulations de sable derrière des obstacles,
produit les mêmes accumulations de résiduels d'odeurs.
Il n'est pas rare de voir dans ces zones
les chiens progresser en faisant du repérage de creux en creux.
La linéarité de la trace échappe souvent à la recherche du chien
au profit d'une progression qui s'appuie sur le sens des
sillons, des ornières mais aussi des marges de chemin. Le chien
au foulement y sera favorisé en restant au plus prés de la trace
au sol, alors que le chien en quête pourra aller plus loin
chercher des repères.

Le vent
intermittent et turbulent
Ce sont sûrement les conditions les plus complexes à appréhender
par l'humain dans la mesure où, même si le déplacement de la
masse se fait dans une direction donnée, en fonction des
obstacles naturels, artificiels ou physiques le déplacement des
odeurs va présenter des "zones de repos, de vide et/ou des zones
de compression/dépression" qui vont favoriser soit des bulles
d’accumulation, soit des bulles totalement vierges de toute
odeur et entre lesquelles le chien va donner l'impression de
divaguer. La multiplication de ces "anomalies" va sérieusement
compliquer la recherche du chien. Il est à noter que ces
phénomènes se rencontrent avec toutes les sortes de puissance de
vent.

Le vent dans les zones urbanisées
Au niveau de l’horizontalité du sol, un milieu urbain se
caractérise comme étant un obstacle à la progression du vent.
Cette rugosité constitue en son intérieur une concentration et
un blocage des particules où sont toutefois observés de nombreux
flux turbulents.
Dans le projet TRAPOS*, organisme d’étude
sur la dispersion des particules en milieu urbain, Rémila Sadia*
précise
: — l’agglomération se caractérise par une forte hétérogénéité
des types de surfaces allant des matériaux utilisés à la hauteur
des bâtiments. Si ce milieu urbanisé présente une forte accroche
au vent en constituant un dôme urbain, la sous-couche y devient
résidentielle et ce malgré les nombreux vortex qui se développe
entre canopée urbaine et niveau du sol —

crédit photo: Piringer et al, 2002
Contrairement aux zones rurales où des
constantes peuvent être définies en fonction du vent, les
agglomérations présentent la particularité de contrarier les
directions du vent.
Selon Oke*(1978), — un gradient de température entre la couche
urbaine et la couche rurale suffisamment fort pourrait donner
naissance à des brises soufflant de la campagne et convergeant
vers le centre ville, de la même manière que sont générées les
brises de mer.(citation Rémila Sadia*) —
Au cours d’une recherche l’approche d’une périphérie
d’agglomération sera donc plus délicate à négocier par le fait
que cette convergence de particules vers un centre ville pourra
influencer la recherche du chien. En raison de la forte
dissémination des molécules dans ce milieu, le chien pour suivre
la trace, va utiliser la chronologie de cette dernière pour
progresser vers son but final.
Si une recherche en ville n’est pas plus difficile que dans une
zone rurale (beaucoup de résiduels et pas ou très peu
d'évapotranspiration), elle demande néanmoins au chien plus de
concentration et peut donc rapidement devenir épuisante pour
lui.
LE CHIEN
Les
facultés olfactives du chien
Avec environ deux cents millions de cellules olfactives,
(l'homme en possède environ 5 millions), il est facile de
comprendre qu’un chien, dont la sensibilité olfactive peut être
selon le type d'odeur considérée de 200 à 10 000 fois plus
grande que celle de l'homme,
(Marshall and Moulton, Chem Senses,1981 ; Krestel et al.,
Neurosci Biobehav Rev, 1984 puisse reconnaître sans difficulté
un chiffon portant notre odeur au milieu d’un tas de chiffons).
C'est en associant l'atavisme du chien pour la recherche d'une
proie (récompense) et son extraordinaire sensibilité olfactive
discriminante que l'on va former des "tandems chien/conducteur"
capables de suivre une piste et retrouver une personne.

L'acuité
olfactive chez le chien
Il sera particulièrement intéressant pour le lecteur de ce
document d'y associer les commentaires éclairés du docteur
Mauries Jean-Pierre, vétérinaire, comportementaliste, Diplômé
des Écoles Nationales Vétérinaires Françaises (DENVF) créateur
du site "Vétopsy".
Ce site scientifique sur les comportements animalier s'adresse,
dixit Mr Mauries : aussi bien à l'amateur éclairé désireux
d'approfondir ses connaissances éthologiques, qu'au propriétaire
soucieux de mieux comprendre le " fonctionnement " de son
compagnon à quatre pattes. Le chapitre : "L'acuité olfactive
chez le chien" apporte, en ce qui concerne notre activité
"Recherche Utilitaire", des éléments positifs quant au
"fonctionnement" de l'olfaction.
La valence
des odeurs
Pour l'humain comme pour le
chien et en général comme pour tout être vivant, la première
information, reçue par le cerveau lorsqu'il perçoit une odeur
est sa valence. Le simple fait d'aimer ou pas une odeur
conditionne de façon immédiate un reflexe réactionnel. Les
récepteurs olfactifs sont la clé de voûte de l’olfaction.
Le professeur Jérôme Golebiowski de l'Unité CNRS/Université Nice
Sophia-Antipolis explique :
— Tout part d’une molécule volatile et hydrophobe, voyage
jusqu’à la cavité nasale pour atteindre les récepteurs présents
sur la membrane des cils portés par les neurones olfactifs,
baignant dans le mucus nasal. Une fois liée à son récepteur, la
molécule va activer un interrupteur et un verrou moléculaire qui
vont alors amorcer la création de l’image mentale d’une odeur
dans le cerveau. —
C'est donc cette image mentale reçue qui va de façon instantanée
"chercher" une association parmi les images imprégnées dans la
mémoire du chien, pour créer à leur point de rencontre un point
fonctionnel. C'est la phase dite de récupération.
Egalement Pierre-Marie llédo précise dans sa thèse sur "Odeurs
et représentations mentales. La chimie et les sens"
— Si la représentation mentale d’une odeur peut-être une affaire
en rapport avec l’histoire du sujet, elle peut l'être aussi en
regard de son acquis génétique. L’analyse des cartes mentales se
fait de façon synthétique, par un processus dit de "synthèse
corticale". Le cerveau enregistre des cartes dynamiques
olfactives et, en fonction de paramètres personnels, construit
les représentations olfactives mentales. Ensuite, il leur
affecte des valences qui seront les premières réactions devant
une nouvelle odeur. —
Ce qui revient à dire de façon très schématisée : avant qu'un
cerveau puisse dire "ça sent ceci, ou cela", c’est d’abord un
"j’aime" ou "je n’aime pas" qui fait fonctionner les reflexes
réactionnel.
La
valence du référent dans la mémoire du chien
Si chaque code d'odeur conditionne une valence qui elle même
détermine une réaction reflexe, le chien dans la pratique de
l'activité "recherche" va en permanence être confronté à une
multitude d'odeurs qui en seront autant de choix. Il ne sera
donc pas simple pour lui de rester dans l'essentiel que nous lui
demandons tout en faisant abstraction à toutes les autres envies
de "gourmandises mnésiques" qui vont se présenter devant son nez
au moment de sa recherche comme par exemple :
● pour les mâles - marquer sa territorialité et/ou avoir une
attirance sexuelle,
● pour les gourmands - chercher une odeur de "bouffe" immédiate
(allant des alentours d'une poubelle au gibier de passage),
● pour les curieux - avoir un comportement de prospection
visuelle ou odorante lui donnant envie d'aller à la découverte
de tout éléments anisotropes,
● pour les affectifs - la recherche de contact humain,
● pour les attentifs - la retenue, la prudence, la crainte,
● sans oublier les habitudes comme aller "courser les chats" et
courir après tout ce qui bouge,
● etc, etc...
Pour obtenir une "recherche olfactive cernée" ce sera donc par
l'apprentissage que le "conducteur" va devoir s'efforcer à
apprendre à son chien de rester dans l'essentiel en faisant
abstraction de toutes les attirances innées ou acquissent qui,
vont inévitables venir se présenter à son nez et ainsi
"parasiter" sa recherche.
La
recherche du chien
Le chien qui recherche fait appel à ses qualités olfactives qui
a conservé en mémoire "le code" de la molécule de l’odeur qu'il
doit retrouver. Pierre-Marie llédo parle de l’information
fournie au cerveau par l'odeur comme la réception d'un code
barre à plusieurs lignes.
Donc au départ et à la présentation d'un référent, le chien
mémorise sous forme d'un codage l'odeur confinée qui lui est
présentée. Tout au long de la trace sur laquelle il progresse,
il va devoir pour avancer faire l'association entre ce code
d'origine mémorisé et le/les codes qu'il rencontre au fur et à
mesure et parmi desquels il va faire des choix.
La
lecture lors des changements d'assises
Toutefois le code résiduel ne va pas se conserver dans son état
initial. Comme nous venons de le voir précédemment, en fonction
du sol, du temps et de l'environnement le code d'odeur référent
résiduel dans l'espace va subir certaines modifications. Exemple
: le résiduel d'une trace qui passe d'un support herbeux à un
support terreux ne subit pas les mêmes conditions de
conservation. Il en résulte un codage résiduel modifié et donc
différent. Il ne sera donc pas rare d'observer des hésitations
du chien sur les marges de ces changements de support.
Ce n'est qu'au bout d'un moment, après un travail de
reconnaissance et de prospection qui pourrait paraitre de
l'hésitation, que le chien va, après avoir fait une nouvelle
association entre son odeur référentielle mémorisée au départ et
ce nouveau codage, reprendre de la puissance et continuer sa
progression linéaire.
De fait tout au long d'une recherche, le chien se reprogramme en
permanence pour rester au plus prés de son code référent. Dans
le "patchwork" d'odeurs que découvre le chien au fur et à mesure
de sa progression à la recherche de son "codage référent",
certaines modifications de ce codage vont se faire en douceur
comme par exemple : passer d'un support herbeux à un support
feuillus alors qu'il va se faire de façon plus tranchée comme
par exemple : passer d'un chemin herbeux à un support bitumineux
ou terreux ou inversement.
Pour le chien, dans ce dernier cas, le changement de support
pourra être, surtout s'il est associés à un changement de
direction, une difficulté supplémentaire. Pour le "conducteur"
bien souvent une rupture d'odeur référentielle qu'elle soit dû à
un changement de codage et/ou à une absence peut paraitre aux
yeux du conducteurs comme une barrière invisible pour le chien.

Ciska du Pré Historic. Berger Belge Malinois, conduite par
Joëlle zone de changement de support.
Méthode de
recherche d'une odeur par le chien
En fonction du contexte mais aussi de sa propre façon de
travailler, certains chiens peuvent rechercher en restant au
plus prés du spectre odorant initial alors que d'autres vont
travailler jusqu'aux marges des odeurs. (parfois plusieurs
centaines de mètres) La méthode du chien est très basique. Soit
il recherche au "foulement", travail du chien avec sa truffe au
plus prés du sol où le chien y recherche l'association de sa
référence de départ, soit en "quête", travail du chien avec la
truffe au vent où il recherche la même chose mais dans les
effluves aériennes.
La lecture de la trace au sol (foulement)
Au foulement sa progression détective sera donc limitée aux
résiduels qui restent "accrochés" dans l'environ immédiat d'un
niveau proche du sol. Comme nous l'avons vu plus haut, la trace
au sol est directement tributaire de son support et donc sujette
à des changements aussi bien physiques que chimiques. Toutefois
et même sur des sols à faible accroche, elle va bénéficier de
points d’encrage logiques et précis qui seront facilement
repérables pour le nez d'un chien. La lecture d'une trace par
foulement reste donc un moyen de lecture précis pour un chien
qui, par des comportements rationnels, rassurera le "conducteur"
qui saura les analyser. Cette méthode permet au chien une
progression linéaire plus ou moins continue en fonction des
zones in-situ de l'odeur. Elle se fait toujours naturellement du
plus froid au plus chaud et donne donc le sens de la piste. Sur
ce dernier point, il est nécessaire de passer par un
apprentissage spécifique pour apprendre à un chien à suivre une
trace à contre sens.

Reine des Prés de l'Estaubé. Berger des Pyrénées, conduite par
Guy détection de résiduel de molécules.
La lecture
de la trace aérienne (quête)
En quête le chien va chercher dans l'air environnant les
effluves que lui apporte la masse d'air en mouvement. C'est un
moyen efficace qu'utilisent les chiens de chasse pour aller
directement et avec l'aide du vent vers la source recherchée.
Par le fait qu'elle sera moins tributaire des supports
immédiats, l’odeur aérienne subit moins de modifications
chimiques et même dans les zones éloignées en distance et en
temps, elle présentera un codage proche de l’odeur de référence
présentée initialement au chien. La réception par le chien de
cette effluve aérienne peut le conduire à faire une progression
sans tenir compte du tracé original au sol et donc sa
progression vers cette source sera en contradiction avec
l'essence même de l'activité "Recherche Utilitaire" qui fixe
dans sa finalité : "Retrouver une personne au bout d'une piste
en suivant sa trace et en repérant un certain nombre d'objets
perdus". Malgré cette dernière "règle", le repérage en quête
offre des jalons facilement repérables et précis pour le nez du
chien.
— Nathalie Camp-Legrand rappelle que Georg Von Bekesy a fait des
expériences dans ce sens où il est prouvé que le chien pouvait
situer une source odorante avec une précision de moins de 10
degrés angulaires. Ce moyen précis de recherche est celui qui
demande le moins d'effort au chien —

Fétiche de Montribois. Berger Picard, conduit par Anne-Sophie
recherche en quête.
La différence entre les activités
cynophiles "Pistage" et "Recherche Utilitaire" réside donc dans
ces deux modes de détection de trace par le chien. Toutefois si
le pistage implique que le chien ne recherche systématiquement
qu'au foulement, la recherche utilitaire demande une alternative
associative entre ces deux méthodes. Il faut hélas ajouter que
par essence même, le chien que ce soit en recherche ou pour
aller sentir et parfois suivre des traces de séduction, comme
par exemple les odeurs de sauvagine et/ou des odeurs d'autres
chiens, utilise les mêmes méthodes.
L'utilisation de la même méthode pour faire des choses
différentes complique sérieusement la compréhension nécessaire à
la bonne "conduite" du chien en recherche et il ne sera jamais
évident de comprendre à quel moment le chien "décroche" de son
odeur de référence pour "accrocher" une odeur de plaisir. Ces
différents comportements sont souvent déroutants pour le
"conducteur" et ce n'est qu'une parfaite connaissance de la
méthode de travail de son chien qui peut apporter la nécessaire
harmonie et sérénité à un "tandem" efficace. Il est intéressant
de noter que le constat fait
par Georg Von Bekesy au sujet de la précision (moins de
10°) quant à la détection directionnelle par le chien d'un
gisement d'odeur est fort intéressant. Ces comportements
directionnels, facilement identifiables chez le chien pourront
donner au conducteur et même sans en connaitre l'origine, des
indications précises de gisement de source d'odeur et lui
permettre ainsi d'étoffer son analyse intrinsèque.

Jazik du Pic d'Espade, conduite par Guy en quête aérienne
directionnelle.
La rupture
de recherche
En préparation
L'apprentissage
Comme pour toute activité canine, il sera nécessaire d'associer
la recherche à un jeu qui amène le chien à découvrir SA
"récompense". Par l'application d'un protocole, il est
fondamental de faire comprendre au chien que, même si les lieux
sont identiques ou semblables, entre l'activité "balade" et
l'activité "recherche", les choses ne se passent pas tout à fait
de la même façon. Si en balade c'est la liberté qui l'emporte,
en recherche cette pseudo liberté doit être encadrée. Au cours
des premiers exercices et après le protocole de préparation qui
sera toujours le même (excitation du chien à la présentation
d'une poche contenant l'odeur du référent, mise en place du
harnais, vue de la longe...) le chien va apprendre à associer
l'odeur laissée dans l'environnement au cours du cheminement
d'une personne qui "s'est égarée" avec l'odeur qu'elle aura
laissée sur un vêtement personnel (le référent).

Guapa Sun de Leus Altier. Hovawart, conduite par Clémentine mise
en présence du référent.
A ce niveau d'apprentissage il sera
nécessaire de lui faire comprendre que tout écart de son odeur
de recherche lui est interdit. Toutefois cet interdit devra être
associé à un signe de satisfaction lorsque le chien va faire un
retour positif sur la piste. En fait le chien doit apprendre que
ce n'est seulement qu'en suivant une odeur précise qu'il fait
plaisir à son "conducteur". C'est du travail positif circonscrit
sous forme d'une liberté encadrée. Il va également apprendre à
savoir repérer et montrer à son maître des objets que la
personne "perdue" aura laissés sur sa trace. Ce point est
important dans la mesure où la découverte de ces objets sera des
jalons positifs, que ce soit dans la progression olfactive du
chien que pour la confiance du "conducteur".

Caïd. Cairn Terrier, conduit par Suzanne découverte d'un objet
et récompense.
Ce n'est que lorsque les principes
ci-dessus seront acquis que l'éducation en recherche pourra
s'orienter sur la gestion de tout type de situations comme:
aborder de façon positive un/des changements de direction et de
terrain, des pénétrations de buissons, longés de route,
rencontres de personnes et/ou d'animaux, rester dans la
motivation de recherche malgré la rencontre d'odeurs de faune et
de flore plus intéressantes pour lui, savoir appréhender les
bruits, les rencontres bizarres sur une piste, etc... Tout cela
passera par le développement et l'entretien de la motivation à
la recherche qui reste le moteur essentiel de la réussite.
Quels sont
les chiens qui peuvent faire de la recherche ?
Si la qualité première du chien est qu’il doit être parfaitement
équilibré, il est courant de trouver dans un groupe
d’entrainement des chiens de races diverses qui peuvent avoir
des résultats similaires et à contrario des chiens de même race
avec des comportements différents…
Tout va se jouer dans le tandem indissociable "chien/conducteur"
où tout est question de travail et de patience.
Dans notre groupe depuis 2010 ont
été formé
Berger Allemand |
Eva |
Jacques |
brevet en 2015 |
|
Miss |
Bernard |
brevet en 2017 |
|
Rhéa |
Bernard |
brevet en 2020 |
|
|
|
|
Berger Australien |
Dusty |
Aurélie |
brevet en 2012 |
|
Hakuna |
Solange |
brevet en 2014 |
|
Holly |
Magali |
brevet en 2014 |
|
Djune |
Magali |
|
|
Punker |
Jessica |
|
|
Drop |
Célia |
|
Berger d’Auvergne |
R’Lina |
Anne |
brevet en 2019 |
Berger Blanc Suisse |
Dune |
Corinne |
brevet en 2011 |
Berger Belge Malinois |
Ciska |
Joëlle |
brevet en 2011 |
|
Shayna |
Alain |
brevet en 2023 |
|
Umie |
Babette |
brevet en 2025 |
Berger Belge Tervuren |
Ikar |
Richard |
brevet en 2017 |
|
Inox |
Richard |
brevet en 2017 |
|
Oca |
Richard |
brevet en 2020 |
|
Clyde |
Yvette |
brevet en 2015 |
|
Diva |
Yvette |
|
Berger de Podhale |
Vroum |
Suzanne |
|
Berger des Pyrénées |
Rustine |
Guy |
brevet en 2008 |
|
Titus |
Alice |
brevet en 2009 |
|
Vic |
Alice |
brevet en 2014 |
|
Argos |
Guy
|
brevet en 2014 |
|
Jazik |
Guy |
brevet en 2016 |
|
Chamallow |
Ghislaine |
|
Berger Picard |
Fétiche |
Anne |
brevet en 2015 |
|
Histoire |
Anne |
brevet
en 2016 |
|
Padigthon |
Anne |
|
Bobtail
|
Enjoy |
Roger |
|
|
Silence |
Sylvie |
|
Border Collie |
Mérine |
Michèle |
brevet en 2025 |
Bouvier des Flandres |
Tosca |
Franck |
brevet en 2013 |
|
Elfie |
Franck |
brevet en 2015 |
|
Jafa |
Fabienne |
brevet en 2015 |
|
Nina |
Yvette |
brevet en 2016 |
|
Hercule |
Annie |
brevet en 2019 |
Cairn Terrier |
Caïd |
Suzanne |
brevet en 2011 |
Cavalier King Charles |
Sun |
Céline |
brevet en 2022 |
Epagneul Breton
|
Calypso |
Céline |
brevet en 2015 |
Hovawart |
Guapa |
Clémentine |
brevet en 2013 |
|
Hannés |
Clémentine |
brevet en 2025 |
|
Unday |
Annick |
|
|
Halou |
Clémentine |
|
|
Daoc |
Clémentine |
|
Kelpie |
Australe |
Nathalie |
|
Lévrier Irlandais |
Iollan |
Suzanne
|
brevet en 2014 |
Léonberg |
Eaque |
Bernard |
|
Schnauzer géant |
Lorna
|
Fabienne |
|
Griffon Vendéen |
P'Gars |
Suzanne |
brevet en 2021 |
Rhodhesian.-Ridgeback
|
Pakari |
Karine |
brevet en 2020 |
LE "CONDUCTEUR"
Les
entraînements
La progression du futur conducteur va se faire au travers :
● de la conception d'un exercice de recherche,
● de la pose d'une piste en fonction autant du contexte
environnemental que du vent,
● du choix, de la pose et de la disposition des objets tout au
long d'une trace pour favoriser au mieux la progression du
chien,
● de l'apprentissage à la lecture de son propre chien en
recherche,
● du suivi dans la neutralité de son chien à faisant abstraction
à ses propres réactions,
● en tant que suiveur et donc de l'arrière, avoir une lecture
anticipative sur les autres tandems du groupe.
Ce qui veut dire que pour un entraînement il n’est pas
envisageable de faire passer plus de 4/5 chiens dans une
journée. Avant qu’un chien fasse une lecture, il faut : tracer
une piste, revenir par un autre chemin, la laisser refroidir. Il
faut ensuite la "lire", finaliser l'exercice par une détente du
chien et enfin revenir aux voitures pour repartir sur un autre
exercice. Il est sage de compter 1h30 à 2h par piste de 900 à
1200m.

...retour d'une lecture de piste...
A la fin de chaque exercice il semble
nécessaire de faire un débriefing associé à des observations
manuscrites sur une fiche qui prend en compte aussi bien le
comportement du chien que du conducteur. L'analyse de ces fiches
permettra un suivi de progression du tandem.
Si l’on rajoute à cela que les pistes ne doivent pas être
concomitantes, que la géomorphologie du terrain ne doit pas
toujours être la même, etc on peut dire que la RU demande du
travail, de l’organisation et du temps passé sur le terrain où
la passion l'emporte bien souvent sur la raison. (retour vers le
sommaire)
Les exercices
Par principe la lecture d'une trace quelle soit de 10 minutes, 2
heures ou même une journée est une chose simple pour un chien.
La recherche d'une odeur est inscrite dans son atavisme et il
n'est point besoin d'énumérer les qualités du chien dans ce
domaine. Par contre ce qui sera plus compliqué ce sera
l'association de sa recherche avec le "conducteur" aveugle que
nous sommes à l'arrière.
Pour rester dans des généralités, quelques
alternances d'exercices semblent nécessaires:
● la lecture d'une trace connue par le "conducteur". Par
anticipation l'apprentissage de la lecture du chien se fait en
faisant la différence entre ce que le chien fait et ce qu'il
devrait faire pour rester au mieux dans la logique d'une lecture
de trace. C'est le meilleur moyen pour apprendre la lecture de
son chien.
● la lecture d'une trace en aveugle où le "conducteur" doit
apprendre à gérer ses émotions et faire confiance à son chien
pour arriver au bout. Toutefois le groupe reste en soutien à
l'arrière pour corriger les éventuelles erreurs. C'est
l'apprentissage fondamental.
● la lecture d'une trace sans le soutien du groupe à l'arrière
où chien et conducteur sont laissés seuls après une enquête dans
une aire de départ. Ils se retrouvent ainsi totalement isolés
dans un lieu inconnu avec comme seul moyen le chien pour
retrouver le groupe en un point précis. Stress assuré..... mais
radios VHF et/ou portables nécessaires.
● avec bien sûr périodiquement un retour aux fondamentaux de
pistage, comme la motivation, les exercices d'alternance entre
quête et foulement, la recherche des gros objets sur des traces
chaudes (20/30minutes)
Comportements du "conducteur"
Comprendre, saisir, appréhender l'environnement tout en suivant
son chien. "Conduire" un chien en recherche ce n'est pas le
suivre de façon aveugle, c'est surtout accepter sa progression
de façon cognitive et intelligente. Toutes activités, réactions
et comportements d'un chien, aussi brefs soient-ils, ont une
raison. Aussi tout au long d'une recherche, le "conducteur" doit
être suffisamment concentré pour pouvoir analyser, comprendre et
être interactif aux différents comportements du chien au moment
T.
Le "conducteur" devra donc, tout en étant totalement transparent
de l'arrière, être observateur tout autant du chien que de
l'environnement. Ce sera la synthèse de ces deux éléments qui va
permettre d'apprendre à "lire" son chien. Dans la pratique :
Nous l'avons vu plus haut, l'absence de vent est extrêmement
rare. Dans le milieu terrestre il y a toujours un déplacement de
la masse d'air qui est la résultante des conditions
météorologiques. La direction du vent est donc donnée par la
météo qui précise toujours une direction du déplacement de la
masse d'air et sa vitesse. Si l'altitude donne une constance à
cette direction et à cette vitesse il en est tout autre au
niveau du sol où le déplacement de la masse d'air est la
conséquence des obstacles fixes que le vent rencontre.
C'est une notion très difficile à appréhender dans la mesure où
elle changer en fonction tout autant de la configuration du
terrain que des obstacles rencontrés. Le conducteur devra donc
en permanence savoir comment fonctionne ce mouvement de masse
d'air pour y associer un comportement logique ou illogique du
chien dans la mesure où ce dernier est dans le suivi d'un
résiduel de molécules tributaires du déplacement de la masse
aérienne. La notion réflexe que doit acquérir le conducteur doit
être immédiate pour avoir une conduite en osmose avec le chien
!!!. Par notion réflexe il faut entendre "réaction du
conducteur" au moment de l'intention du chien"
Prenons un exemple simple : Un chien est
dans une lecture linéaire de trace et brusquement à un moment T,
quitte brusquement sa trajectoire pour aller vers des
"poubelles" ou des "chats"... Dans ce cas le conducteur, si
l'attirance du chien est en visuel, comprend tout de suite
l'intention du chien et peut donc ainsi "corriger" immédiatement
l'intention négative du chien.
Si par contre au passage d'une ouverture (mur, haie, ruelle,
etc...) le chien qui était toujours dans une lecture linéaire
change de direction pour aller dans une autre, plusieurs cas de
figure peuvent se présenter :
● soit le chien part sur un spectre odorant qui s'est déplacé à
cause du vent,
● soit il suit une intention négative (chat, poubelle, etc..),
● soit il suit la vraie trace.
C'est à ce niveau que l'équation devient complexe par le fait
qu'il faut pour le conducteur : analyser le vent, le
comportement du chien, le contexte, la géomorphologie et
associer tout cela à la direction initiale du vent.
La synthèse de toutes ces analyses demande une concentration
permanente du conducteur pour permettre de comprendre le
comportement du chien et ainsi apporter des correctifs
d'intention nécessaires. C'est la complexité de l'analyse
instantanée de ces éléments associés à la compréhension de la
lecture du chien qui fait que la "Recherche Utilitaire" est de
loin, la discipline cynophile la plus complexe à pratiquer et
donc a donner de bons résultats. (seulement 30% de réussite en
moyenne en épreuves)

Le "conducteur" va également devoir gérer
par le délicat travail de la longe, qui en fait n'est seulement
qu'un cordon ombilical, les différentes allures ou comportements
du chien, (sécurité du chien, repos, soif, besoins, remise en
application si le chien est distrait par des odeurs parasites,
etc...). De fait les seuls moments de "repos" à s'accorder
seront les arrêts aux objets identifiés par le chien où la
certitude d'être sur le bon chemin devient évidente.

Jafa de la Contrie Saint Clair, Bouvier des Flandres, conduite
par Fabienne changement de direction.
Un autre facteur va venir contrarier
l'harmonie, c'est le fait que le chien reste inféodé à son
maitre et souvent ses réactions sont dictées par son
"conducteur" et/ou par des reflexes conditionnés liés à son
éducation.
Les chiens ayant un passé "activité obéissance" auront du mal à
oublier les reflexes conditionnels d'obéissance. Une autre
difficulté réside dans le fait que nous devons faire totalement
confiance au chien en faisant abstraction de nos réactions
négatives. Le simple fait d'inter-réagir pendant une recherche
peut, en plus de lui compliquer la tâche, aller à l'encontre de
la progression. Il sera donc nécessaire de ne pas penser pour le
chien. Par réflexe, il ne sera donc pas facile pour un
"conducteur" d'accepter la désobéissance positive du chien...

Hercule de la Dullague. Bouvier des Flandres, conduit par Annick
distraction du "conducteur"
Note - Le terme "conducteur" est un terme générique
employé en cynophilie pour désigner le maitre du chien sur un
travail d'utilisation. Dans le cas particulier de l’activité
"Recherche Utilitaire" ce terme est anachronique dans la mesure
où le principe fondamental du chien de recherche est qu’il soit
lui-même le conducteur de son maitre....
LA PRATIQUE
Les
difficultés de la discipline
La Recherche Utilitaire peut
paraitre contraignante sur plusieurs points.
Les clubs qui pratiquent cette activité ne sont pas nombreux.
Tous les départements n'ont pas de clubs qui inscrivent cette
discipline dans leurs activités et donc cela peut imposer de
longs déplacements. En plus les places dans les clubs de RU sont
"limitées" dans la mesure où un nombre immodéré de chiens
compliquerait autant les entrainements que l'épineux problème de
trouver des places sur les épreuves. Le travail de préparation
d'un entrainement est long.
En dehors des chiens débutants qui peuvent commencer dans des
espaces ouverts où durant quelques semaines les ateliers vont se
faire "à chaud" (délai 10/20 minutes), il faut très vite évoluer
dans le contexte piste avec des délais de une à plusieurs
heures. Sur un entrainement le chien va tout apprendre, le bon
comme le mauvais. Aussi avant de concevoir et tracer une piste
il faut prendre le temps de la penser en anticipant sur les
réactions évolutives du chien.
C'est un point important pour éviter que le résultat soit à
contrario de l'intention première. Les entrainements commencent
souvent tôt et se terminent tard. Que ce soit en été ou en
hiver, c'est du tout temps avec parfois les complications que
cela engendre.
Exemple d'une journée d'entrainement: 4 chiens dont un débutant.
● 08h30 à 09h00 tracer exercice 1
● 09h00 à 09h30 tracer exercice 2
● 09h30 à 10h00 Casse croute
● 10h00 à 11h30 lecture exercice 1 (délai 1h30)
● 11h30 à 13h00 lecture exercice 2 (délai 2h30)
● 13h00 à 14h00 Repas
● 14h00 à 14h30 tracer exercice 3
● 14h30 à 15h30 tracer et exercice chaud
● 15h30 à 17h00 lecture exercice 3 (délai 1h30)

de gauche à droite: Jazik du Pic d'Espade, Vic du Domaine des
Elweiss, Argos de l'Estive, Histoire des Lumières d'Automne,
Iollan d'Arladie, Ciska du Pré Historic.
Avantages
de la discipline
Comme beaucoup de
disciplines canines, la RU reste avant tout une activité de
plaisir, de partage et de plein air avec son chien. Sa
particularité réside dans le fait de créer un binôme dans lequel
le maitre doit s'effacer derrière le chien pour lui permettre de
laisser exprimer toute la puissance de son système olfactif.
Même si le déplacement positif du chien dans son monde empirique
est en perpétuelle confrontation avec la vision pragmatique que
nous avons du notre, il va paraitre normal que pour le
"conducteur" l'émotion sera toujours très forte lorsque son
chien va arriver à le conduire, tel un aveugle, au bout d'une
piste pour y retrouver la personne qu'il cherche.
La Recherche Utilitaire semble bien la discipline parfaite pour
construire, développer et entretenir un lien étroit et permanent
entre un maitre et son compagnon à 4 pattes.

Titus du Pic d'Espade, conduit par Alice arrivée de piste de N1
à Pierres (28).
Les stages
de RU
Dans le but de développer la
discipline "Recherche Utilitaire", le GTRU encourage les clubs
canins à organiser des stages de RU sous la responsabilité de
formateurs ayant une expérience attestée dans cette discipline.
Si majoritairement ces stages s’adressent à des débutants, ils
peuvent également proposer des thèmes plus précis.
Les formations pour débutants sont orientées sur la mise en
application de la discipline tant sur le plan administratif que
sur l'apprentissage de la conduite et sur le comportement du
maitre. Des exercices sont proposés autour du tronc commun
"pistage & recherche". Ce sont souvent des ateliers à chaud qui
orientent les stagiaires sur les principes de base de cette
discipline: mécanisation du chien, motivation, conduite en
harmonie avec le chien, émulation du chien à la recherche des
objets et la personne à découvrir, placement du chien dans une
aire de départ…
L'efficacité des stages pour débutants
n'est plus à prouver. Ils vont surtout permettent à des
personnes isolées de se faire une idée précise de cette
discipline en la découvrant .
Quelques stages à thème sont proposés et
s'orientent sur des points précis où les formateurs partagent
leurs expériences. Si le comportement des odeurs répond à des
principes immuables de physique et de chimie, la connexion
positive entre le maitre et l'animal dépend essentiellement de
la relation psychologique entre eux. Il ne sera donc pas
étonnant que, dans des situations identiques, avec en trame de
fond des principes de base, pour arriver à des résultats
positifs chacun va appliquer la méthode qui fonctionne au mieux
avec son chien.
Par le fait que les réponses aux questions
posées seront plus dans les généralités que dans la spécificité,
ces derniers types de stages seront plus délicats à aborder et
ce n'est que par une personnalisation des conseils reçus mais
adaptés autant au caractère du chien qu'à la personnalité du
"conducteur" que l'on pourra, sur du long terme, en tirer
profit.
-
Stage de Recherche Utilitaire (débutant). Formateur Mr Bernard
Pottin, juge de la SCC et Ciska du Pré Historic.
Les
épreuves de Recherche Utilitaire
Les épreuves de Recherche Utilitaire doivent être officialisées
par la CUN-CBG et inscrites au calendrier annuel national des
activités cynophiles pour l'utilisation des chiens. Elles se
déroulent sous l'autorité d'un juge de la SCC qui assure la
régularité, l'application du règlement et valide les résultats
auprès de la SCC.
Les clubs organisateurs envoient des invitations environ 2/3
mois avant leurs épreuves à tous les responsables des clubs qui
pratiquent cette activité. Un listing est disponible sur le site
du GTRU. Pour espérer trouver une place il ne faut pas négliger
d'avoir une vison nationale et donc ne pas hésiter à prévoir un
déplacement en dehors de sa région.
En fonction des demandes reçues et dans les délais définis, les
clubs organisateurs font une sélection à partir de leurs propres
critères et préviennent les postulants retenus environ 1 mois
avant. Il y a souvent des difficultés à trouver des places en
épreuves. Les chiffres entre les demandes et les offres sont
souvent disproportionnés (en moyenne une place offerte pour
deux/trois/quatre demandes) il y a donc beaucoup de déception.
Les épreuves RU, ce sont des WE de 3/4 jours où en plus d'un
budget en raison des déplacements, hôtels et restauration (voir
type de calendrier annuel), il ne faut pas négliger la fatigue
avec bien souvent des horaires matinaux (début des pistes 6h00
du matin) qui se terminent le soir vers 18h00. Il n'est pas rare
d'avoir parcouru de 12 à 15 km en un WE. Comme toutes les
épreuves ne sont pas identiques, avant de s'engager il peut être
sage de prendre en considération certains critères comme : les
organisateurs, le climat, les lieux, etc..
Dans le but de lisser difficultés et anomalies qui pourraient
apparaitre autant sur l'organisation d'épreuves que sur la
conception des pistes en elles-mêmes, le groupe de travail GTRU
a édicté une "fiche pratique" pour les clubs organisateurs
d'épreuves. (télécharger la fiche pratique du GTRU).
Quant aux résultats, si sur les 5 dernières années le
pourcentage de réussite tout niveau confondu oscille aux
alentours de 40%, il faut observer qu'il existe des différences
dans les classes où les résultats positifs vont de 74% pour les
brevets à 21% pour les niveaux 3. (sources statistiques 2015 du
GTRU)
Ce sont néanmoins des WE agréables entre passionnés de cette
activité et tant soit peu que les résultats soient positifs, la
table bonne, le cadre et l'ambiance sympathiques, tout cela ne
peut que laisser de bons souvenirs.

épreuves
RU d'Etampes (91) 2011, juge Bernard Pottin. Enquête de départ
de piste.
Matériels
En plus d'un nécessaire esprit d'équipe et même si le matériel
est relativement réduit, il est nécessaire de posséder:
● harnais et longe.
● en guise d'objets : quelques bouts de tissus, boites de
médocs, bouts de cuir, etc... ● si des applications pour
Smartphone ne sont pas indispensables, elles permettent
néanmoins de faciliter le repérage sur le terrain et donc de
faciliter la création des pistes. (nous utilisons l'application
payante Sitytrail qui intègre : cartes IGN, cadastre et vue
satellite du secteur).
● pour pallier à la faiblesse des talkies-walkies et du manque
de réseau des portables, plusieurs radios VHF de 5KW qui offrent
un confort d'émission et de réception sur 5000m.
● il est également souhaitable de pouvoir interpréter un
cheminement sur une carte IGN ou un plan. (retour vers le
sommaire)
L'AIRE DE DEPART
L'aire de
départ
Que ce soit sur les épreuves de RU ou sur les entrainements, les
aires de départ posent souvent des problèmes pour que le chien
puisse trouver facilement le pied de la piste et démarrer
efficacement sa recherche. C’est un cas de figure pratiquement
récurrent sur beaucoup de départs et autant il est regrettable
que le chien parcourt la piste dans sa totalité, marquant les 5
objets mais ne pas trouver la personne, il est désolant que des
chiens ne sortent pas de l’aire de départ.
La lecture du règlement de la RU nous fait
comprendre qu'une aire de départ doit être :
— Un espace environnemental
défini et limité dans laquelle a été vue la personne à
rechercher. Sa surface sera en rapport avec le niveau du chien
et autant que possible cet espace sera ouvert pour permettre au
chien d'y trouver le pied de la piste — Comme cette règle
ne souffre d’aucune ambigüité il est facilement envisageable que
tous les clubs organisateurs ne font pas d’erreur sur cette
partie de la trace. C’est pourtant dans cette fameuse zone que
les chiens éprouvent parfois le plus de difficultés d’où
l’intérêt de s'attarder sur ce point précis.
Le
manque de motivation
Le manque de motivation fait
partie d'une des raisons dans le fait qu'un chien ne puisse pas
démarrer une recherche de façon efficace. Ce manque de
motivation est un comportement parasite sur une recherche
handicapant pour son "conducteur" dans la mesure où, même si le
chien est bien placé dans l'aire de départ, il a de grande
chance de partir en "goguette" pour aller chercher par ci par là
des odeurs qui l’intéressent plus que l'odeur associée à la
référence qui lui a été présentée. Ce n'est pas pour autant que
le chien ne cherche pas, il peut même avoir un comportement
identique, mais sa recherche est souvent brouillonne et en plus
de le fatiguer inutilement, ce comportement aura tendance à
ajouter du stress supplémentaire au "conducteur".
La
mise en place d'un protocole de motivation
Le chien qui vit dans son
foyer est le plus souvent dans l'attente de moments privilégiés
qu'il aime passer avec son maitre comme la balade. Il est
classique et courant de sortir son chien quotidiennement dans un
chemin et de le laisser faire ce qu'il a plus ou moins envie de
faire. Il va ainsi aller renifler un peu partout et
naturellement nous le laissons faire. Si le jour d'une recherche
ou d'une épreuve un protocole différent n'est pas appliqué, il
ne faut pas s'étonner que le chien mis dans les mêmes conditions
qu'une balade fasse ce qu'il a l'habitude d'y faire. Cette envie
sera d'autant plus déclenchée chez le chien par le fait que bien
souvent balade et recherche utilitaire se passent dans le même
contexte environnemental c'est à dire chemin, espace ouvert,
support herbeux.
Ce n'est que la mise en place d'un protocole qui commence "au
cul de la voiture" voire même parfois dès le départ de la maison
qui pourra permettre de faire comprendre au chien la différence
qui existe entre une "balade plaisir" et une "recherche utile".
C'est par la visualisation et/ou l'odeur de la présence du sac
des objets, du harnais, de la longe, avec même une "piqure de
rappel" juste avant le départ comme : agiter devant lui le sac
contenant le référent, que vont déclencher chez le chien les
stimuli de recherche. Ainsi va s'instaurer chez lui une
mécanisation où la motivation de recherche va devoir passer au
dessus de tout le reste, même l’envie d'uriner. C'est un peu le
même principe que l'excitation du chien a vue du fusil pour un
chien de chasse, de la vue et de l'ambiance d'un concours d'agility
pour un chien qui pratique cette discipline et plus encore
motivante chez le chien, la vue du troupeau de brebis (pour les
chiens de berger)...
Le
placement du chien dans l'aire de départ
Après l’enquête le placement
du chien est donc toujours une opération délicate où la
précision est nécessaire pour donner toutes les chances au chien
de bien démarrer. Il est pourtant bien souvent constaté qu'à la
fin de la phase "enquête", stress aidant, le postulant a bien du
mal à se placer dans l'aire de départ et il en résulte des
hésitations et un placement hasardeux qui aura comme conséquence
de compliquer l'association que doit faire le chien entre :
odeur du référent, odeur de la piste et éventuellement odeur du
premier objet.
Une fois l'enquête terminée, le "conducteur" se retrouve avec
quelques informations comme :
● le signalement de la personne à retrouver.
● les circonstances de sa disparition
● des éléments visuels qui délimitent la zone où la personne
disparue aura été aperçue ou vue la dernière fois. Ce n'est pas
pour autant que le "conducteur" a tous les élément lui
permettant de commencer la recherche. Il lui reste à prendre
seul l'initiative la plus importante : bien placer son chien
dans l'aire de départ pour lui permettre de commencer au mieux
sa recherche. Pour cela il va avoir besoin d'analyser et
assimiler :
● la direction précise du vent.
● le déplacement des odeurs de la personne à retrouver dans
l'aire de départ en associant direction du vent et contexte du
départ. C'est donc en associant les éléments recueillis auprès
du "témoin" pendant l'enquête et ses propres observations in
situ qu'il va ainsi pouvoir placer son chien dans l'aire de
départ Pour résumer, le "conducteur" devra prendre en compte :
● les limites exactes de la zone de départ.
● la direction précise du vent et son influence sur cette zone.
● comprendre comment le vent a balayé cette zone et en fonction
des obstacles rencontrés il y a déplacé, nettoyé, accumulé les
résiduels d'odeur du poseur.

Dans la simulation ci-dessus, le témoin a
donné comme information : la personne disparue a été aperçu dans
la zone "jaune" entre les trois arbres. Le chien est donc
positionné face au vent qui a balayé cette aire de départ. Le
conducteur devra avoir également repéré dans cette aire de
départ les zones (en rouges) où, dans la mesure où le vent n'a
pas changé de direction entre la pose et la lecture, s'y
trouvent des zones d'accumulation d'odeurs du poseur et où le
chien aura le plus de chance d'y repérer l'odeur qu'il
recherche..
TRIANGLE JAUNE : zone où a été aperçu le poseur , FLECHE VERTE :
sens du vent , ZONE ROUGE : accumulation des odeurs
Le vent et
son incidence dans une aire de départ
Sans entrer dans trop d'explications qui seront chaque fois
différentes, il faut toutefois connaitre quelques principes du
vent dans une aire de départ. Associer le vent à une recherche
peut paraitre complexe dans la mesure où beaucoup de facteurs ne
seront jamais les mêmes comme l’environnement, la direction et
la force du vent, ainsi que le lieu de l’enquête et il ne nous
échappe pas qu’il y a des aires de départ faciles et d’autres de
difficiles à très difficiles.
Le vent dans une aire de départ est un fluide en mouvement qui a
une incident sur tout obstacles rencontrés. Dans des zones
particulières mais précises, il y engendre autant de lavage que
d'accumulation de molécules et de fait, bien souvent les zones
de départ sont un véritable patchwork d'odeurs où interfère:
● odeur du poseur,
● autres odeurs,
● zones plus ou moins neutres.
Le vent est rarement tournant. Ce sont les obstacles que le vent
rencontre qui lui font faire des circonvolutions. Parfois le
vent peut changer de direction en cours de journée (c’est un
phénomène qui s’observe souvent en fin de journée) mais c’est le
vent au moment de la pose qui est important dans la mesure ou le
chien va s'appuyer sur les dépôts d'odeurs déposés au moment de
la pose et non au moment de la lecture.
Ce décalage dans le temps entre la pose et la lecture d'une
trace (délai de 1h30 à 4h00) peut conduire à des erreurs de
placement par le fait que force et direction du vent ont pu
changer entre temps et que les orientations associées aux
perturbations environnementales ne seront plus du tout les
mêmes. Il est difficile de trouver des solutions à ce problème
en dehors de demander "quelle était la direction du vent au
moment de la pose de la piste". Toutefois c'est une question qui
peut amener des réponses évasives voire incorrectes et c'est
souvent "au petit bonheur la chance". Hélas il n'y a aucune
certitude que le chien soit bien placé dans la mesure où le
conducteur n'a pas le recul dans le temps nécessaire. Il peut
s'ensuivre parfois et même chez les chiens chevronnés et très
motivés des comportements totalement anachroniques.
Ce directionnel de vent au moment de la pose est pourtant un des
éléments clé de la réussite pour sortir de l'aire de départ sur
la bonne trace. Le GTRU devrait inciter les poseurs en épreuves
à indiquer sur la fiche technique de pose la direction du vent
au moment de la pose et en particulier dans l'aire de départ,
cela pourrait permettre à des "conducteurs" qui savent se servir
du vent d'apporter quelques éléments positifs dans la recherche.
Toutefois le vent change rarement de direction en cours de
journée et une influence directionnelle donnée est plus souvent
établie pour une journée. Même si cela peut paraitre compliqué
et complexe les effets du vent sur un résiduel de trace
répondent toujours à des lois physiques immuables et il faut
rependre le chapitre Le vent et
les odeurs pour y puiser quelques éléments de réponses.
Positionner son chien dans une aire de départ
Une fois l’aire délimitée,
le sens du vent et ses conséquences sur l'environnement de
l'aire de départ définis de façon précise, il faut placer le
chien en suivant un axe dans lequel passe les 3 éléments d'un
ensemble constitué par :
● Le nez du chien
● La direction du vent
● Le milieu de la zone de départ où là personne a été aperçue la
dernière fois.
Cette ligne droite virtuelle qui prend l'ensemble des 3 éléments
ci-dessus doit être scrupuleusement respectée. Les à-peu-près et
les approximations conduisent à compliquer la tache du chien et
le "conducteur" gagnera en temps le temps qu'il va passer à bien
appliquer ce principe.
Pour mémoire : Pour qu’un chien puisse faire une recherche, il
doit associer le "code" de l’odeur de la référence qui lui est
présentée avec le "code" de l’odeur résiduelle qui se trouve
dans l'environnement. A partir de cette association il doit
suivre du plus froid au plus chaud pour remonter vers sa
récompense. En l’absence de cette association aucune recherche
n’est possible en dehors du hasard.

Miss des Crocs de l'Empereur conduite par Bernard positionnement
du chien face au vent dans une aire de départ sans objet.
L'errance
du chien dans l'aire de départ
Une errance du chien dans une aire de départ c’est un peu une
recherche au petit bonheur la chance. Cela peut fonctionner
comme cela peut ne pas fonctionner. Si le chien est mal placé
dès le départ, il ne faut pas être étonné qu'il ait du mal à
trouver le pied de la piste et qu'il y ait une suite
d'enchainement contraire à notre attente.
● L'errance d'un chien dans une aire de départ, est un
comportement négatif qui peut conduire à l'échec d'une
recherche.
● si au cours de cette errance, le chien trouve une odeur qui
l’intéresse plus que ce que vous lui demandez, vous connaissez
la suite…
● que ce soit en recherche de l'odeur référentielle ou à la
quête d'odeurs de "gourmandises", une errance peut parfois être
plus ou moins longue et le chien va obligatoirement y laisser de
son énergie qui risquera de lui manquer après 45minutes voire 1
heure de recherche. La formule, "Bon départ, bonne piste" s’est
toujours avérée payante.
● en fonction des informations reçues et des éléments perçus la
zone de départ est, en dehors de la découverte d’un objet sur la
piste elle même, le seul endroit où le "conducteur" a le plus de
chance de bien positionner son chien. Gaspiller cette chance
c'est hypothéquer la suite d'une recherche.
Petites
astuces avant et dans l'aire de départ
Il est bien souvent constaté que le chien aux abords d'une aire
de départ et même avant d'avoir été mis en présence du référent,
anticipe le départ de sa recherche par des "coups de nez"
positif en direction de la piste. Ce comportement d'anticipation
lié à de la motivation peut échapper à la vigilance du
"conducteur" ce dernier allant même parfois à lui donner un
interdit alors que le chien est déjà dans sa recherche et dans
la bonne direction... Comme il est dit plus haut, il ne faut
jamais perdre de vue et comprendre toutes les intentions du
chien dès qu'il est sorti de sa voiture et mis en conditions de
recherche.

Histoire des Lumières, Berger Picard, conduit par Anne-Sophie -
Sur cette photo il est perceptible qu'Histoire est déjà dans la
recherche alors qu' Anne-Sophie est encore avec les
accompagnateurs.
● le comportement immédiat du chien est à prendre en
considération dès la mise en application d'une recherche pour le
bon déroulement de la suite.
● la direction du vent doit se prendre dans un milieu totalement
dégagé pour éviter que le vent ne subisse des déviations sur
place liées à la rencontre d'obstacles naturels ou artificiels.
Les bulles de savon ou la poudre de talc est idéale.
● dans une aire de départ, les conséquences du vent sur tout
obstacle qui s'y trouve, ne peuvent être analysées qu'en
associant le gisement exact du vent avec ses effets mécaniques
sur les obstacles rencontrés.
● ne pas perdre de vue que le moindre élément ou obstacle qui se
trouve dans une aire de départ ou dans sa proche périphérie peut
créer des zones favorables ou défavorables quant à la
conservation des odeurs du poseur. Il s'ensuit un morcelage de
la zone avec des parties positives et d'autres négatives.
● ne pas hésiter à demander comment soufflait le vent au moment
de la pose. Si la réponse est exacte, c’est une information
précieuse qui complète l'analyse d'un départ.
● il a été observé de nombreuses fois que des "conducteurs",
dans le but de se rassurer, font une deuxième présentation du
référent au chien dans l'aire de départ. C'est une manœuvre
dangereuse dans la mesure où chaque ouverture de cette poche ou
pire encore en sortant le référent , aura comme conséquence de
répandre dans l'environnement immédiat tout un tas de molécules
supplémentaires qui, en se déposant tout autour, ne peuvent que
compliquer le travail du chien. Le plus sage semble être : faire
sentir la référence au chien, ‚ refermer le sac, ƒ laisser le
sac sur place au sol.
● un chien motivé et bien placé permet au "conducteur de "fermer
les yeux" sur l'extérieur et de ne se consacrer qu'au suivi des
mouvements de son chien à l'intérieur du morcelage de la zone
que le conducteur aura préalablement défini.
Dans la "conduite" d’un chien qui recherche, le rôle du
"conducteur" n’est pas là pour remettre le chien dans le droit
chemin, mais juste pour lui rappeler ce que nous attendons de
lui en ayant en permanence un œil sur ses évolutions pour
l’empêcher, et cela malgré ses envies, de sortir du rail de la
recherche utilitaire. (retour vers le sommaire)
· 
Argos de l'Estive, Berger des Pyrénées conduit par Alice après
le repérage de la direction du vent, le chien est fixé entre les
jambes en même temps que lui est présenté l'odeur référentielle.
CONCLUSION
Conclusion
Si par principe la lecture d'une trace doit rester une entité
avec un début et une fin, le "conducteur" va vite constater
qu'il faut très peu de choses pour rompre le subtil "fil" qui
fait la liaison entre le départ et l'arrivée. A partir des
quelques données fondamentales que nous venons de survoler, la
pratique de cette discipline fait apparaitre que la lecture
d'une trace par un chien sera plus ou moins efficace en fonction
de certains critères, comme: ● la motivation du chien pour aller
chercher sa "récompense",
● le comportement du "conducteur",
● l'esprit du concepteur du parcours (piste) et de l'emplacement
des objets,
● l'expérience et l'esprit du poseur de parcours,
● l'origine de la source de l'odeur référentielle,
● les supports sur lesquels les molécules odorantes vont s'y
déposer et s'y conserver,
● le délai entre le moment de la pose de la trace et le moment
de sa lecture,
● les horaires et les conditions climatiques (été, hiver, pluie,
soleil, vent, etc...),
● l'environnement géomorphologique et le substratum qui le
compose,
● le tirage au sort qui détermine l'ordre de passage,
● les impondérables pouvant survenir au cours d'une lecture
(rencontres, perturbations, imprévus, etc...)
● .....
La kyrielle de ces conditions factuelles peut laisser perplexe
lorsque l'on sait qu'un seul manquement et/ou anomalie peut
faire échouer une recherche. Il faut peut-être y voir là la
difficulté de cette discipline avec en écho les faibles
résultats en épreuves où il n'est pas rare de voir sur un WE
14/15 pistes proposées très peu de chiens à l'arrivée, voire
parfois aucun...
Toutefois, malgré les difficultés et contraintes qu'imposent la
pratique de cette discipline, c'est avant tout le plaisir de
découvrir une complicité avec son chien que se partagent environ
330 licenciés actifs répartis dans environ 85 des clubs canins
sur 56 des départements français et qui se retrouvent
partiellement au cours des 40/45 WE d'épreuves qui s'y déroulent
chaque année. (sources statistiques 2015 du GTRU).
A notre niveau, notre modeste amicale a
fédéré depuis l'année 2008 un groupe qui actuellement compte 10
chiens et 09 "conducteurs" de RU. Entre 2010 et 2017, sur des
épreuves en France et dans le cadre de notre amicale, 26 chiens
de différentes races ont obtenu leur brevet de Recherche
Utilitaire. Sur 80 participations en épreuves, 41 ont obtenu une
mention "excellent". Aussi, même s'il semble utopique de penser
que les pouvoirs publics vont faire appel aux amateurs que nous
sommes à intégrer des équipes de secours professionnelles
officielles (Gendarmerie, Police, Pompiers, Sécurité Civile), il
est agréable de constater que le tandem chien/"conducteur" va,
au cours des différentes phases de progression, acquérir des
capacités à retrouver une personne disparue pratiquement dans
les mêmes conditions que dans la réalité.
Texte (2019) Guy et Alice Roger,
fondateurs du groupe en 2008
Merci à :
Alain, Anne-Sophie, Annie, Annick, Aurélie, Bernard, Brigitte,
Catherine, Célia, Céline, Claude, Clémentine, Corinne,
Elisabeth, Fabienne, Gérard, Guylaine, Jacques, Jean-Jacques,
Jérôme, Jessica, Joëlle, Karine, Magali, Michèle, Nathalie,
Richard, Roger, Solange, Suzanne, Sylvie,
ainsi qu'a leur(s) chien(s)
Arizona, Australe, Beauty, Calypso, Caïd, Cappuccino, Chamallow,
Ciska, Daoc, Davia, Drop, Dune, Dusty, Eaque, Efi, Enjoy,
Fétiche, Halou, Hakouna, Hannès, Héva, Histoire, Hercule, Holly,
Guapa, Inox, Iollan, Jafa, Lorna, Mèrine, Miss, Pakari, Pgars,
Punker, Rhéa, Shayna, Silence, Sun, Téva, Undaï, Vip, Vroum,
sans oublier nos chiens, Argos, Jazik, Rustine, Titus, Umie,
Vic.
L'observation du comportement et de
l'évolution de ces chiens et de leurs "conducteurs" sur plus des
630 exercices de recherche effectués depuis 2008, nous ont
permis de mieux comprendre leurs fonctionnalités dans la
pratique de cette discipline.
BIBLIOGRAPHIE
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— Youngsoo J. - Le phénomène "Petrichor" - MIT - Massachusetts
Institute of Technology. 2015.
**Crédit Photos - Lapointe Denis - Dispersion des odeurs, ce que
120h de fumée m'ont appris. Magazine "Aventure, chasse, pêche -
avril 2012 - 2.1.
Remerciements au GTRU qui publie sur son
site internet les résultats des épreuves RU au fur et à mesure
de leur validation. Si la Recherche Utilitaire est avant tout un
plaisir de pratiquer une activité avec son chien, il ne faut pas
négliger les moments conviviaux que nous passons entre nous
comme les petits déjeuners du matin, les casse-croutes ou
restaurants de midi et la découverte de lieux parfois insolites
pour le plaisir de tous....
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DOCUMENTATIONS
Il sera également constructif de consulter
le texte de Mr. Pierre Querrien, formateur à la "Recherche
Utilitaire" qui, avec précisions, apporte généreusement des
données techniques quant à la pratique de cette discipline. Sont
également disponibles quelques vidéos de lecture de trace ainsi
que divers ateliers au cours d'un stage de Recherche Utilitaire.
STATISTIQUES
Un tableau ci-après reprend (sauf erreur
et/ou omission) les taux de réussite des clubs canins qui
organisent régulièrement des épreuves de recherche utilitaire
sur le territoire français. N'y sont pris en compte que les
chiens qui arrivent au bout de leur recherche toutes classes
confondues. Sur la base de ses 231 épreuves qui se sont
déroulées au cours des 8 dernières années apparait, en dehors de
quelques épiphénomènes vraisemblablement liés à des conditions
particulières, une relative constance de résultats pour les
mêmes clubs organisateurs. Ces chiffres font également ressortir
que, dans la tendance actuelle, le nombre croissant de clubs
organisateurs entraine une régression des taux de réussite.
(chute de 10 points sur 7 années)
Les épreuves de RU s'étalent en principe
du mois de mars au mois de novembre et de fait elles ne
rencontrent pas toutes les mêmes conditions climatiques. Dans la
mesure ou beaucoup de clubs organisent leurs épreuves toujours à
la même période, il aurait été intéressant de pouvoir associer à
ce tableau des données météorologique du moment "T" pour essayer
d'expliquer certaines disparités.
Le GTRU publie régulièrement sur son site
d'autres statistiques qui détaillent les résultats. Dans une de
ces statistiques qui prend en compte le niveau des chiens (N3,
N2, N1, Brevet) les taux de réussite oscillent entre 28 et 64%.
(valeur 2015).